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Fittipaldi

La réception des frères Fittipaldi

par | Jan 2, 2023 | 11 commentaires

 Johnny Rives nous fait une belle surprise de début d’année avec ce billet unissant football et automobile.
A ses côtés nous présentons à nos lecteurs tous nos voeux pour cette nouvelle année ; Santé, paix et accomplissements pour vous et les vôtres !

Classic Courses

 C’était en 1971. Le Brésil s’éveillait au sport automobile sous l’impulsion d’Emerson et Wilson Fittipaldi. Avant de songer à organiser un grand prix de F1, les Brésiliens avaient organisé une série d’épreuves ouvertes aux F2, baptisée « Torneio de Formula Dos », dans laquelle les Fittipaldi affronteraient leurs habituels adversaires européens – Peterson, Gethin, Schenken, Pescarolo etc. La première des quatre courses aurait lieu sur le circuit d’Interlagos de Sao Paulo, un tracé spectaculaire et sélectif qui n’avait pas encore été émasculé comme il est devenu aujourd’hui.

 Pilotes et journalistes européens avaient répondu avec intérêt et curiosité à cette initiative brésilienne. Pour fêter l’évènement, les frères Fittipaldi avaient organisé un raout qui connut un joli succès auprès de la bourgeoisie pauliste, heureuse de venir côtoyer les pilotes avec lesquels les Fittipaldi se frottaient à Silverstone, Monza ou encore à Pau.

 Une dizaine de serveurs sillonnaient la foule, présentant des plateaux de boissons variées et autres amuse-gueule. Parmi les invités émergeait un personnage entouré d’attentions bienveillantes et suscitant un respect chez chacun : Pelé (les Brésiliens prononcent Pélê). Henri Pescarolo et Bob Wollek en compagnie desquels j’assistais à la réception furent ému de lui serrer la main quand Emerson Fittipaldi leur en fit la présentation. Il jouait encore dans le club de ses débuts, Santos, et jouissait bien sûr déjà de la renommée qui est restée la sienne jusqu’à nos jours.

 Au-delà de l’émotion, un élément finit par me sauter aux yeux. Bien plus qu’un simple détail. Dans cette réunion mondaine, Pelé était l’unique Noir à figurer parmi les invités. Les autres étaient serveurs.

                                                                                          Johnny Rives.

Pelé en tournée à Paris en 1971 : ICI

Notes :

1) La photo de une date de 1972, mais c’est la seule que nous avons trouvée avec les deux protagonistes principaux de ce billet.
2) 1971 a été la dernière année de sélection de Pelé avec l’équipe du Brésil.
3) Johnny ne le cite pas mais Jean-Pierre Jarier a aussi participé à cette tournée brésilienne de F2.

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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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