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Johnny Rives F1, Monza 2018

par | Sep 3, 2018 | 10 commentaires

INEXORABLE HAMILTON

Pour titrer ces réflexions sur le G.P. d’Italie, une idée nous avait gagné au fil des tours. Mais nous l’avons écartée par respect pour Raïkkonen. Nous avions pensé à « Hamilton et les autres ». Un peu comme on le dit à propos des écuries, quand il est question de Mercedes, Ferrari et Red Bull d’une part, et, péjorativement, des « autres » d’autre part. Car Hamilton n’a pas son pareil pour livrer le meilleur de lui-même. Il l’a démontré une fois de plus à Monza. Qui placer à son niveau ?

 Vettel ? Déjà auteur de quelques fautes lui ayant coûté gros cette année (Bakou, Hockenheim), l’Allemand s’est empêtré dans une défense dont s’est joué Hamilton. Pire : elle l’a relégué en queue de peloton dès le deuxième virage.

 Bottas ? Bien qu’au volant d’une Mercedes comme Hamilton, il s’est cassé les dents jusqu’à l’arrivée sur la Red Bull de Verstappen et son « pauvre » moteur Renault. Son équipe ayant retardé volontairement son changement de pneus, il s’est trouvé à point nommé devant Raïkkonen en le bouchonnant discrètement pour favoriser un retour d’Hamilton sur la Ferrari. Pas de quoi pavoiser.

 Verstappen ? Dans les confrontations directes, il est loin d’être « blanc-bleu », ce qui est clairement une qualité d’Hamilton. Ici il l’a payé d’une pénalité… Finalement, il n’y en a qu’un dont la prestation à Monza méritait la comparaison avec celle d’Hamilton : Kimi ! Les tifosi l’ont reconnu en rendant un bel hommage au Finlandais.

                                                   Johnny Rives.

LEWIS DÉJÀ CHAMPION ?

Monza 2018 – Il y avait vraiment quelque chose d’inexorable, dans la cavalcade d’Hamilton à Monza : même en début de course, quand Raïkkonen réussissait à le maîtriser, il ne faisait guère de doute que ses efforts allaient payer. L’Anglais réussissait incroyablement à rester à moins d’une seconde de la Ferrari. Ce qui lui permettait de profiter du DRS (effacement en ligne droite du volet de l’aileron arrière). Ce dont ne pouvait profiter Raïkkonen… qui ne suivait personne, lui. On pouvait imaginer que, sachant la rigueur de l’équipe Mercedes en ce domaine, le changement de pneus jouerait en sa défaveur. Ce qui fut bien le cas finalement, mais d’une manière assez inattendue. Ferrari, à qui un bon stratège fait clairement défaut, avait arrêté Kimi huit tours avant que Mercedes n’arrête Hamilton ! Huit tours, c’est énorme.

GP Italie 2018 - Kimi Raikkonen - Pirelli @ DR

GP Italie 2018 – Kimi Raikkonen – Pirelli @ DR

Cela a coûté au Finlandais d’achever la course avec des pneus à l’agonie, à cause desquels il ne pouvait plus rivaliser avec l’Anglais. A ce train, difficile de ne pas voir en ce dernier le futur champion du monde… Les 30 points d’avance qu’il compte désormais sur Vettel placent Hamilton dans une position extrêmement avantageuse. Mais que sont 30 points face aux 175 qu’il reste à gagner d’ici à la fin du championnat ? Apparemment peu de choses. Mais il vaut mieux les avoir à son crédit qu’à son débit…

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MAÎTRE DE LA SITUATION.

GP Italie 2018 - Lewis Hamilton - Mercedes @ DR (2)

GP Italie 2018 – Lewis Hamilton – Mercedes @ DR (2)

La maîtrise d’Hamilton va bien au-delà du pilotage. Le sang-froid dont il fait preuve en course, la constance de ses efforts, la finesse de sa conduite, tout cela s’assortit, lorsque les moteurs se taisent, d’un comportement exemplaire. On reconnaît généralement aux grands sportifs un défaut qui paradoxalement se mue chez eux en une qualité indispensable à leur réussite : l’égoïsme. Hamilton l’est sans doute autant que les autres. Cependant, il n’est pas égocentrique. Il en a surpris plus d’un à sa descente de voiture quand, ayant retrouvé ses esprits, ses premiers mots ont été pour congratuler Ferrari « qui a vraiment été un adversaire de qualité ». Puis il a félicité son équipe bien sûr. Et même son équipier Bottas. En s’exprimant ainsi, Lewis Hamilton voit son aura s’élever au niveau de certains champions du passé comme Fangio ou Senna. La même noblesse.

GROSJEAN DISQUALIFIÉ !

GP Italie 2018 - Romain Grosjean - Haas @ DR

GP Italie 2018 – Romain Grosjean – Haas @ DR

Dans l’anonymat d’un peloton trop souvent négligé par les caméras de télévision, deux Français ont encore joliment tiré leur épingle du jeu : Romain Grosjean et Esteban Ocon. L’un et l’autre entretenaient une jolie série dans les points, qui s’est hélas interrompue sur un coup de Trafalgar pour Grosjean. Il a été disqualifié pour non conformité de sa Haas, suite à une réclamation de Renault. Qui récupère de cette façon peu glorieuse la 4e place au championnat des constructeurs que Haas lui avait subtilisée avant le déclassement de sa voiture. Du coup, la sixième place que Grosjean avait conquise sur le terrain, est revenue à Esteban Ocon, qui avait franchi l’arrivée dans son sillage. Lequel conforte ainsi sa position de premier Français au championnat (10e).

GP Italie 2018 - Esteban Ocon @ DR

GP Italie 2018 – Esteban Ocon @ DR

L’excellente course de ces deux pilotes est intervenue alors que leur situation semble être en danger – les mauvaises langues insinuant parfois que la saison de Grosjean ne donne pas satisfaction à son équipe. Pour Ocon, l’avenir n’est pas clair non plus, car s’il se retrouvait chez McLaren en 2019, comme cela se murmure, il serait perdant. Situation inique due pour beaucoup à l’arrivée sur l’échiquier de la F1 de quelques fils de milliardaires ayant d’autres arguments que ceux de Ocon (ou Grosjean) à faire valoir. Le comble en ce domaine serait d’apprendre (cela se murmure aussi) que Ferrari ne renouvelle pas sa confiance à Raïkkonen. La F1 serait-elle dans une situation à ce point funeste ?

GP Italie 2018 - Kimi Raikkonen - Pole @ DR

GP Italie 2018 – Kimi Raikkonen – Pole @ DR

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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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