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Johnny Rives F1, Malaisie 2017

par | Oct 2, 2017 | 7 commentaires

Les Ferrari hors jeu, les Mercedes émoussées, la voie devenait libre à Sepang pour les Red Bull. Mieux placé au départ que son équipier Ricciardo, Max Verstappen a su en profiter pour effacer en une seule course toutes les misères l’ayant accablé précédemment. Une jolie manière – et émouvante si l’on en juge aux larmes de sa petite sœur – de fêter ses 20 ans avec une journée de retard.

Johnny RIVES.

GP Malaisie 2017 Verstappen - Hamilton @ DR

GP Malaisie 2017 Verstappen – Hamilton @ DR

Le jeune Batave a montré dans cet ultime GP de Malaisie qu’en trois saisons de F1 il a pris de la mesure sans rien perdre de son tempérament acéré. Cela se voit autant à travers son pilotage que par son attitude dans le stand Red Bull ou face aux micros. Après avoir lutté, sans excès mais fermement, pour écarter Bottas de sa route, il lui restait le plus difficile : déloger Hamilton de son habituelle première place. Ce qu’il fit sans l’ombre d’une hésitation après trois tours d’observation : par une attaque franche et nette au premier freinage du 4e tour. « Sachant Lewis préoccupé par le championnat, je savais qu’il ne tenterait pas l’impossible… » Bien vu. Et bien joué. Max n’avait plus qu’à garder sur la piste pendant encore 53 tours une Red Bull que ses qualités routières et son moteur Renault rendaient sans égale. Une fois n’est pas coutume…

FERRARI : « CHE CASINO ! »

GP Malaisie 2017 Ferrari @ DR

GP Malaisie 2017 Ferrari @ DR

La Scuderia n’a pas joué à la roulette à Sepang. Mais elle a tout de même perdu. Casino n’a pas en italien la même signification que chez nous. Pour rester poli on pourrait traduire « casino » par « bazar ». Mais en réalité c’est bien de « bordel » qu’il s’agit – au sens de confusion et désordre. Le coup ayant frappé Sebastian Vettel en qualification (moteur neuf incapable de lui permettre de rouler) était déjà sévère. Mais que dire de celui (le même…) qui accabla le brave Kimi Raïkkonen sur la grille de départ ? La belle remontée de Vettel lui ayant permis de marquix de malaisieer quelques points précieux au championnat ne pourra pas compenser, dans l’esprit de ses dirigeants, les deux énormes bévues ayant placé la Scuderia hors jeu du GP de Malaisie. Rien ne va sans doute bouger d’ici à la fin du championnat. Mais on peut s’attendre à des chamboulements considérables dans la perspective de la saison 2018. Un séisme, pour tout dire. En italien : « terramoto ».

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BOTTAS TRANSPARENT

GP Malaisie 2017 Perez - Force India @ DR

GP Malaisie 2017 Perez – Force India @ DR

Nous nous permettons de reprendre le terme utilisé par Julien Fébreau à la fin du reportage de Canal+ tant il exprime à la perfection la course de Vallteri Bottas à Sepang : elle a été transparent. Il a semblé désarmé dès lors que Ricciardo l’a débordé en début de course. Quand, après son changement de pneus, il a repris la piste derrière Vettel, l’Allemand et sa Ferrari l’ont largué sans lui laisser le moindre espoir de se classer mieux que cinquième – avec 22 petites secondes d’avance sur la modeste Force India de l’excellent Sergio Perez. Certes, les Mercedes paraissaient inexplicablement émoussées en Malaisie – incapables qu’elles étaient d’exploiter durablement leurs pneus. Mais, tout en subissant le même inconvénient, Lewis Hamilton a donné une méchante leçon d’efficacité à son nouvel équipier. Les difficultés de Bottas permettent de mieux mesurer, aujourd’hui, les mérites de Nico Rosberg de s’être si souvent hissé au niveau de Hamilton lors des trois dernières saisons.

DÉSASTRE FRANÇAIS

Trois pilotes Français au départ d’un Grand Prix sur des montures capables de marquer des points, il faut remonter très loin dans le passé pour retrouver une présence aussi importante. A quand ? En 1995, sans doute, avec Jean Alesi, Olivier Panis, Jean-Christophe Boullion ainsi que Bertrand Gachot qui était aussi Belge que Français. Dimanche, le meilleur d’entre eux a été une fois encore Esteban Ocon, de nouveau dans les points – pour la quatorzième fois en quinze Grands Prix, excusez du peu…. Cela ne l’a pas empêché de qualifier sa course de « désastreuse ». Pris en sandwich entre son cher Sergio Perez et Felipe Massa dès le deuxième virage, il subit une crevaison qui le condamna pratiquement à accomplir toute la distance de la course avec un seul train de pneus (les jaunes). Inconvénient auquel s’ajouta une mésentente avec Carlos Sainz qui mit, comme souvent, la plus mauvaise volonté à lui céder sa huitième place lorsqu’Ocon s’y essaya (25e tour). Ce qu’il paya d’un tête-à-queue. Qu’il ait marqué un point dans ces conditions paraît presque miraculeux. Mais c’était loin de le satisfaire. Au point qu’il qualifie sa course de désastreuse. Un terme que n’a pas employé (mais presque !)

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l’infortuné et opiniâtre Romain Grosjean après une course (transparente, elle aussi) des Haas. Finalement le plus satisfait de nos trois représentants fut à juste titre Pierre Gasly (21 ans) dont les débuts ont été plus que corrects, même s’il dut se satisfaire d’une 14e place reflétant mal ses mérites au terme d’une course marquée par seulement deux abandons (Raïkkonen et Saïnz). Au chapitre du « désastre » évoqué par Ocon, on se sent obligé d’ajouter, concernant les forces françaises, l’équipe Renault. Elle s’est montrée totalement inefficace (« transparente » elle aussi, merci encore Julien Fébreau) sur un circuit où pourtant, grâce à Red Bull, ses moteurs ont montré de réelles qualités. Qu’elle puisse rejoindre les trois « grands » en 2018 (Mercedes, Ferrari, Red Bull) ne pourra se produire que grâce à des renforts considérables au plan technique.

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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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