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Gregory Ramouna

Gregory

par | Fév 22, 2020 | 2 commentaires

15 septembre 2019. 19 h. Chaleur et poussière nous ont bouté hors du paddock.

Le Circuit des Remparts se referme sur la dernière course de la journée dont nous avons décidé de suivre la bande son depuis l’une des terrasses face à l’hôtel de ville d’Angoulême.

Un à un les concurrents quittent le parc fermé, s’égaillent, poussés dans le dos par un soleil rasant d’automne qui jette cette couleur d’or fondu qui est, en cette arrière-saison, l’un des bonheurs de cette ville du presque Midi.

Au vieil or qui baigne l’air s’associe la robe de la Bugatti 35 B conduite par cet ange blond qui nous fascine chaque année aux Remparts. Son nom est Gregory Ramouna.

Sans trop savoir pourquoi il nous fait penser à François Cevert, même beauté, même décontraction du gars à qui tout semble réussir. On imagine le bel ange blond et sa Bugatti en or sortir des pages de Paul Morand ou de Gérard de Cortanze. Il est parmi les derniers à quitter le paddock, passe devant nous.

Par pur réflexe esthétique nous appuyons sur le déclencheur, immobilisant sans que rien permette de l’imaginer l’une des dernières images de Gregory Ramouna vivant.

Ce matin Igor Biétry s’est distingué. Moins enjoué que d’habitude. Il annonçait la mort de Gregory, disparu dans l’incendie de son garage près de Bordeaux.

Nous ne le connaissions pas mais il faisait partie, Gregory, de la grande famille du Circuit des Remparts qui est la nôtre depuis que le fantasme automobile s’est décalé vers l’Histoire. Nous nous associons à leur peine qui est aussi la nôtre.

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About Patrice Vatan
Je suis né à l’automobile entre les jambes de mon père. Mêlés à la poussière soufflée sur la piste de Ain Diab par le vent du large, ce sont des souvenirs quasi post-utérins qui remontent, flashes rouges émis par les Ferrari, les seules auto dont je me souvienne lors du Grand Prix du Maroc 1957, hors championnat mais nullement sans saveur. Vision au ras du sol, comme filmée par Walt Disney lorsqu’il s’adresse aux enfants. Huit ans plus tard une jambe cassée m’envoyait au lit et je dois à la couverture du Sport-Auto de juin 1965 – Jean Guichet sautant dans sa Ferrari 275 P -, que m’avait offert une voisine pour me distraire, ma première vraie émotion automobile à l’état conscient.
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