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Grand Prix de France 1975

par | Août 14, 2025 | 1 commentaire

Suivons en ces journées chaudes du mois d’août un Patrice Vatan qui jouit de la fraicheur de Cosne sur Loire et nous entraine vers « sa » saison 1975.
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La saison 1975 de Patrice Vatan :
GP de Grande Bretagne 1975
Sur la route de Silverstone 1975
GP de France 1975
GP des Pays Bas 1975
GP de Suède 1975
GP de Belgique 1975
Ontario Circuit fantôme
GP de Pau 1975
GP de Monaco 1975
GP d’Espagne 1975
Montlhéry 1975
Daily Express Trophy 1975
Dijon Presnois 1975
Race of Champions – Tom Pryce 1975

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Circuit Paul-Ricard, Le Castellet, Var, le 6 juillet 1975

L’horizon est brouillé par une brume de chaleur, une flaque d’eau inonde la piste à mi-distance. Mirage au Paul-Ricard.

Un grondement sourd rompt alors l’illusion, la décompose en flèches rouge, blanche, bleue : les Ferrari de Lauda, Hesketh de Hunt et Tyrrell de Schekter qui virent à fond dans le premier S de la Verrerie avant d’enquiller, flat out, le second. Et le peloton de suivre dans un tonnerre de fin du monde.

Un départ de Grand Prix est ce qui s’approche le plus de l’Apocalypse.

GP de France 1975
Un départ de Grand Prix est ce qui s’approche le plus de l’apocalypse © Guy Royer

60 000 personnes ont pris possession du circuit, beaucoup sans payer, le chef ceint d’un Midi Libre plié en bicorne ou d’un bob « Circuit Paul Ricard » qu’une habile réécriture a transformé en « cuit…au…Ricard ».

Lauda creuse l’écart d’emblée, aidé par Scheckter en deuxième position qui bouchonne ses poursuivants. Lui, Lauda et James Hunt passent la chicane sans lever le pied, Jarier et Peterson aussi, ce que leurs machines rétives interdiraient si leurs pilotes ne substituaient pas leurs propres lois à l’énergie cinétique.

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Luca di Montezemolo © Guy Royer

À côté de moi, une vieille femme en noir, avec à son bras un brassard marqué « witch », ricane entre ses dents vertes.

À propos de brassard, le week-end avait mal commencé pour nous. Un courrier négatif de Patrick Lalande, responsable de presse, m’avait informé de ma non accréditation.

C’est donc désabusé et dégoûté que j’arpentais samedi après-midi les bâtiments de verre érigés au-dessus des stands. Déserts.

Avisant une grosse enveloppe qui semblait attendre son destinataire, au bureau de presse, je la raflais et filais aux toilettes en découvrir le contenu. Un Graal ! Une poignée de parkings de presse et trois brassards de photographe ! Il y a un dieu pour la racaille.

J’en fait profiter Guy Royer de qui sont les images illustrant la présente note.

Dès le lendemain de Rouen F2, dimanche 29 juin (victoire de la March de Michel Leclère et transport assuré par la Fiat 128 de Guy), il a fallu établir la logistique du Ricard. J’enlevai in extremis l’accord de Lapoujade, un pote de Gilbert Monceau, qui le vendredi soir nous y descendrait, Guy, Gilbert et moi dans sa Simca 1100.

Première fois au Ricard. Une chaleur d’enfer règne sur le plateau du Camp où une infrastructure ultra-moderne a été arrachée au désert. Autant dire que je n’y retrouve aucun de mes repères habituels qui font d’un circuit automobile une route serpentant dans un environnement forestier, type Montlhéry, Charade ou le Ring.

Le Ricard, c’est Luanda ou Bulawayo en version française.

GP de France 1975
Podium Lauda, Hunt, Mass © Guy Royer

Photo du podium en boîte, on gicle. Action que relativisent les deux heures de queue à la sortie en direction d’Aix, excellent entraînement au traffic jam de Silverstone dans 15 jours.

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La nuit sera longue jusqu’à Paris.

Image © Guy Royer

Patrice Vatan

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About Patrice Vatan
Je suis né à l’automobile entre les jambes de mon père. Mêlés à la poussière soufflée sur la piste de Ain Diab par le vent du large, ce sont des souvenirs quasi post-utérins qui remontent, flashes rouges émis par les Ferrari, les seules auto dont je me souvienne lors du Grand Prix du Maroc 1957, hors championnat mais nullement sans saveur. Vision au ras du sol, comme filmée par Walt Disney lorsqu’il s’adresse aux enfants. Huit ans plus tard une jambe cassée m’envoyait au lit et je dois à la couverture du Sport-Auto de juin 1965 – Jean Guichet sautant dans sa Ferrari 275 P -, que m’avait offert une voisine pour me distraire, ma première vraie émotion automobile à l’état conscient.
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