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Grand Prix des Pays Bas 1975

par | Août 10, 2025 | 0 commentaires

Suivons en ces journées chaudes du mois d’août un Patrice Vatan qui jouit de la fraicheur de Cosne-sur-Loire et nous entraine vers « sa » saison 1975.

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La saison 1975 de Patrice Vatan :
GP de Grande Bretagne 1975
Sur la route de Silverstone 1975
GP de France 1975
GP des Pays Bas 1975
GP de Suède 1975
GP de Belgique 1975
Ontario Circuit fantôme
GP de Pau 1975
GP de Monaco 1975
GP d’Espagne 1975
Montlhéry 1975
Daily Express Trophy 1975
Dijon Presnois 1975
Race of Champions – Tom Pryce 1975

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Circuit Park Zandvoort, Zandvoort, Noord-Holland, Nederland, le 22 juin 1975

En assistant au départ somptueux sous un geyser brouillasseux mêlé au sable soufflé de la mer du Nord, Lauda passant en tête à Tarzan, suivi par Depailler et Hunt et toute une furia apocalyptique, j’ai le sentiment que la soirée d’hier au Iepenhove, notre hôtel à Bloemendal, ne lui cédait en rien à la folie.

Deux cars de supporters de Hunt et de Hesketh l’avaient investi, libérant dans les couloirs et les chambres des hordes hurlant le nom de James Hunt jusqu’à pas d’heure.

Leur voyagiste, Page and Moy, spécialisé dans les déplacements internationaux de Grand Prix, avait eu le nez creux en subodorant la première victoire d’un Anglais en GP depuis Gethin à Monza en 1971 – Stewart n’étant pas Anglais pour ces Cockneys chevelus à la poitrine moulée par le tee-shirt à l’effigie de l’ourson Hesketh.

Donc, positionné à Tarzan.

Les rares privilégiés qui l’ont vécu savent ce spot comme l’un des plus spectaculaires de la saison. Vous avez l’impression que les auto fondent sur vous qui n’en êtes protégés que par une symbolique rangée de pneus.

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Essuyant une réponse négative du service de presse, j’ai ressorti la bonne vieille carte AFIP. Ça a marché.

Ça marche aussi pour Hunt qui a stoppé le premier pour mettre des slicks. Paris risqué qui lui fait perdre 50 secondes mais payant sur la mince portion sèche qu’ont tracée sur le tarmac les trajectoires obligées par les monoplaces.

Son passage en tête au 16e tour est salué par une furia grondante qu’on entend jusqu’à Tarzan pourtant situé en bout de ligne droite des stands. Elle émane de la tribune qui leur fait face, envahie par mes amis huntophiles de Bloemendal.

Débarrassé d’un Jarier hyper vite mais victime d’une crevaison, Niki Lauda, qui a changé ses pneus très tard – prudence de boutiquier -, se rapproche de la Hesketh.

La blanche numéro 24 à parements rouges et bleus et la fine 312 T de l’Autrichien virent devant nous, unies dans le même mouvement. On sent l’Anglais à la main de l’Autrichien mais celui-ci temporise.

Se saisissant du crayon dont Marc Ostermann l’a équipé sur l’oreille gauche, Niki fait un rapide calcul de points. S’il marque les six de la deuxième place, il hausse son avance à 38 points contre 22 sur Reutemann qui n’en marquera ici que trois. James Hunt, lui, est largué au championnat.

Se saisissant du crayon dont Marc Ostermann l’a équipé sur l’oreille gauche © Marc Ostermann

Aussi Niki temporise-t-il derrière James et laisse filer une possible quatrième victoire de rang.

Niki affiche sur le podium le résultat de ses comptes d’épicier © Ercole Colombo.

Là où l’extravagant lord Hesketh et son turbulent protégé laissent éclater un enthousiasme trop longtemps contenu, Niki affiche sur le podium le résultat de ses comptes d’épicier : six points.

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L’extravagant lord Hesketh et son turbulent protégé laissent éclater un enthousiasme trop longtemps contenu © Ercole Colombo

Cinquante ans plus tard un hardi horloger, Vincent Repoux, immortalisera en un garde-temps très réussi cette victoire historique, la première de James Hunt et l’unique du Hesketh Racing.

Je le porterai en ce cinquantième anniversaire.

Patrice Vatan

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About Patrice Vatan
Je suis né à l’automobile entre les jambes de mon père. Mêlés à la poussière soufflée sur la piste de Ain Diab par le vent du large, ce sont des souvenirs quasi post-utérins qui remontent, flashes rouges émis par les Ferrari, les seules auto dont je me souvienne lors du Grand Prix du Maroc 1957, hors championnat mais nullement sans saveur. Vision au ras du sol, comme filmée par Walt Disney lorsqu’il s’adresse aux enfants. Huit ans plus tard une jambe cassée m’envoyait au lit et je dois à la couverture du Sport-Auto de juin 1965 – Jean Guichet sautant dans sa Ferrari 275 P -, que m’avait offert une voisine pour me distraire, ma première vraie émotion automobile à l’état conscient.
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