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F1 2016, Chine. Tous chaos, Rosberg OK !

par | Avr 17, 2016 | 24 commentaires

Même les râleurs patentés, ceux qui étalent trop souvent leur amertume sur les réseaux sociaux, se sont tus. C’est dire s’il a été animé ce G.P. de Chine ! On ira même jusqu’à dire mouvementé, en tout cas lors de ses premiers instants. Il est vrai que ce premier virage du circuit de Shangaï, en colimaçon, a de quoi donner le vertige au plus endurci des pilotes de course. Abordé à 300 km/h, il exige une réduction progressive de la vitesse jusqu’à 80 km/h, tout en s’accrochant à une trajectoire incertaine. C’est beaucoup. C’est même presque trop.

Johnny Rives

 

 

Chine 2016 podiumPas étonnant alors que, quand s’y précipite un peloton de 22 F1 conduites par de téméraires jeunes gens, il y ait un peu de casse ! Danil Kvyat fut le premier à y exprimer son audace. Il s’y jeta à corps perdu. Forcément, cela risquait de déclencher du grabuge. Et ce fut le cas, au grand dam de Vettel qui, du coup, est entré en contact avec Raïkkonen. Lequel n’a évité le tête-à-queue (et l’abandon peut-être) qu’en prenant involontairement appui sur Kvyat lui-même. Derrière, ce fut un peu du « va comme je te pousse » avec au milieu de la mêlée un Ericsson surpris à tutoyer avec rudesse des Hamilton ou des Grosjean – pour ne citer qu’eux. Les seuls qui émergèrent sans mal du chaos furent Ricciardo et Rosberg. Hélas pour lui, Ricciardo allait tout perdre sans attendre, un des innombrables débris parsemés dans l’affaire crevant un de ses pneus au 3e tour alors qu’il se sentait armé pour résister à Rosberg. Dès lors, seul en tête, Nico n’avait plus qu’à ménager sa Mercedes et ses Pirelli pour les amener à une sixième victoire consécutive. Bravo.

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VAINQUEUR DÉS SAMEDI.

Chine 2016 circuitCette sixième victoire d’affilée, Rosberg l’a construite, avec le concours de son équipe, dès samedi. En érigeant une stratégie qui prit de cours ses rivaux directs… à commencer par Ferrari. S’appuyant sur l’obligation faite aux dix premiers de la grille d’utiliser les pneus avec lesquels ils ont franchi la Q2, Rosberg se paya le culot de choisir pour celle-ci non pas les Pirelli les plus performants (super tendres, bande rouge) mais les plus résistants « tendres » (bande jaune). Cela ne l’empêcha pas, lors de la Q3 de revenir aux super tendres pour décrocher la pole position – que les Ferrari, une fois encore, ont loupée. Si bien qu’au départ, il était le seul des candidats à la victoire à utiliser des pneus présumés tenir plus de dix tours. Bon, d’accord, le méli-mélo du premier virage perturba fortement les prévisions concernant les premiers arrêts. N’empêche que quand Rosberg s’arrêta pour son premier changement de pneus (20e tour), Vettel, Raïkkonen et Ricciardo s’étaient arrêtés déjà deux fois. Et Hamilton trois fois. Nico avait un boulevard devant lui.

JEAN QUI PLEURE ?

HamiltonAu terme de ce troisième Grand Prix de la saison, Rosberg le veinard peut faire penser à l’histoire enfantine de « Jean qui rit ». Dans ce cas qui serait « Jean qui pleure » ? Surement pas Hamilton, en tout cas. Le champion du monde accueille les différents déboires qui l’accablent obstinément avec une bonhommie surprenante. Et même avec élégance. Parti en dernière ligne pour avoir été empêché de rouler en qualif par un problème technique, Lewis ne put traverser sans dommage le chaos du premier virage. Cela le força à multiplier les arrêts. Mais se lança toujours avec conviction à la poursuite du temps perdu. Jusqu’à ce que sa Mercedes, pneus terriblement dégradés en fin de parcours, ne réponde plus à son attente. Au point qu’il ne puisse résister ni au retour de Ricciardo, ni à celui de Raïkkonen. Ce qu’il a fait en gentleman, sans recourir aux trop fréquents blocages de trajectoires dont raffolent les mauvais perdants. Nous tenions à lui en rendre hommage.

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RENAULT PAS MORT.

RenaultSi les monoplaces jaunes de l’écurie Renault ont énormément à gagner pour faire bonne figure (nous les avons pointées aux 21e et 22e places vers le 37e tour !), on ne doit pas oublier que les Red Bull – en pleine résurrection en ce début de saison – sont toujours propulsées par des moteurs Renault. Même s’ils s’appellent officiellement TAG-Heuer, ce sont des Renault. Et ces Renault, remarquons-le, ne suscitent plus guère de critique chez Red Bull. Pour la bonne raison qu’ils sont fiables (Kvyat et Ricciardo 3e et 4e en Chine). Et performants (Ricciardo qualifié en première ligne devant es Ferrari). D’ailleurs si, au départ du G .P. de Chine, Ricciardo a brulé la politesse à la Mercedes de Rosberg c’est autant grâce à son moteur qu’à ses pneus super tendres (qui accrochaient sans doute un peu plus à l’asphalte que les tendres de Nico). Et en fin de course on a vu l’Australien se défaire avec son Renault de Raïkkonen et d’Hamilton aussi aisément que s’il avait disposé d’un Mercedes à bord de sa Red Bull.

MEILLEURS TOURS.

20160204_145227-1On assiste depuis le début de la saison à quelques aberrations en matière de meilleurs tours en course. A Bahrein, si Rosberg et Hamilton tenaient le haut du pavé en la matière devant Raïkkonen et Hulkenberg, on s’était étonné de voir Nasr et Werlhein juste derrière eux dans la hiérarchie. En Chine les meilleurs tours en course nous réservent des surprises encore plus étonnantes. Que Rosberg ne soit pas crédité du meilleur tour parce qu’il a eu tout loisir de gérer son effort sans avoir à solliciter sa machine au-delà du raisonnable. Mais là où l’on s’étonne est qu’il soit précédé par (dans l’ordre) Hulkenberg, Grosjean, Button, Guttierez et Verstappen. Il ne s’agit ni d’un gag, ni d’erreurs de chronométrage. Mais avec la multiplication des changements de pneus, il arrive désormais que certains pilotes – même les plus inattendus – disposent des gommes les plus performantes en fin de parcours quand les voitures sont allégées de leur carburant. D’où certaines performances ne correspondant en rien à la course que l’on vient de voir. Cela doit faire réfléchir ceux qui aimeraient que les meilleurs tours en course attribuent des points pour le classement du championnat.

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Illustrations © DR
Johnny Rives © Olivier Rogar

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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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