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F1 2015 : Le billet de Johnny Rives – Mexique 17

par | Nov 2, 2015 | 26 commentaires

PAS UN CADEAU !

Lorsque le grand cirque de la F1 débarqua à Mexico en provenance directe du Texas, Lewis Hamilton était aux anges. Son troisième sacre de champion du monde était tout chaud. Il faisait de lui l’égal de quelques héros les plus fameux dans l’histoire des Grands Prix, comme Jackie Stewart ou Niki Lauda. Pour ne rien dire d’Ayrton Senna, son idole d’enfance ! Il avait le cœur léger, Hamilton… Et c’est bien le cœur léger – voire légèrement acidulé – qu’il avait lâché quelques petites phrases peu amènes à propos de son malheureux équipier Nico Rosberg. L’épisode de leur contact musclé peu après le départ à Austin ? Il ne se sentait pas concerné. Prêter main forte à Rosberg pour l’aider à conquérir la deuxième place du championnat ? Un haussement d’épaules ! Des cadeaux, Hamilton en fait sans doute autour de lui. Mais à Rosberg, n’y songeons même pas !

Johnny Rives

156850_182916501718692_1891504_n.jpgCette indifférence à son endroit alourdissait encore le pesant fardeau que Rosberg trimbalait depuis le Texas. Tout contrit, il avait d’ailleurs reconnu que ce Grand Prix des Etats-Unis c’est lui qui l’avait perdu bien plus qu’Hamilton ne l’avait conquis. Autant de constatations permettant de mieux apprécier encore la brillante manière avec laquelle, sur le probant et spectaculaire circuit de Mexico, Nico s’est racheté.

Décrochant la pole après avoir dominé les essais libres avec constance, il a réussi en course à démontrer son aptitude à reprendre le contrôle d’une situation que l’on croyait compromise. Contrairement à l’image qu’il avait donnée au Texas, il est apparu cette fois habité par une volonté inflexible : celle de damer le pion à son redoutable partenaire. Confirmant les intentions d’Hamilton, ce fut loin d’être un cadeau ! Joli rachat. Et avec la manière, SVP : pole, victoire et meilleur tour…

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PAS UNE ERREUR. – Les épisodes n’ont pas manqué au cours de ce G.P. du Mexique où l’on a guetté d’éventuelles marques de faiblesse chez Rosberg. D’abord le départ. Le freinage de la meute à quelque 300 km/h à l’approche du premier virage pouvait être redoutable. Il était redouté. Concernant Rosberg deux fautes le guettaient : prendre trop de précautions et freiner trop tôt, ce dont ne manquerait pas de profiter Hamilton. Ou, à l’inverse, freiner trop tard et accomplir un crochet au large, laissant largement ouvert le passage à son rival. Mais rien de cela. Rosberg s’assura d’entrée le premier fauteuil avec une belle autorité. Après quoi vinrent les changements de pneus. Et leur part d’incertitude. Mais les deux fois Nico reprit la piste avec autorité sans rien perdre sur Hamilton. Enfin il y eut l’intervention de la voiture de sécurité (SC). Au Texas, il avait impeccablement réussi ses remises en route. A Mexico, Hamilton ne manqua pas, tel le loup affamé, de venir renifler ses mollets à l’approche du « restart ». Ce fut insuffisant pour troubler Nico. Qui acheva la distance sans autre émotion qu’un écart sans conséquence sur un bas coté – juste avant que Lewis n’en fasse autant !

LES FERRARI KO.- Sebastian Vettel n’a pas eu de réussite après le trait d’humour qu’il avait tenté (sans succès) envers ses rivaux de Mercedes : c’est lui qui a été victime de la première bousculade – sans que l’on puisse reprocher quoique ce soit à Ricciardo dont la Red Bull perdit des petits morceaux d’aileron dans l’affaire. La crevaison qui en résultat pour l’Allemand lui valut dès le premier tour un retard de 50 secondes  sur les Mercedes. Retard qu’il réussit à maintenir pendant une quinzaine de tours – preuve qu’il roulait aussi vite qu’elles. Jusqu’à ce qu’un tête-à-queue réduise ses espoirs… Lesquels furent définitivement anéantis une trentaine de tours plus tard. Par une sortie plus brutale dans la même courbe… qui pourrait être baptisée de son nom ! Mais cela ne se fait plus. Les ordinateurs préfèrent que l’on numérote les virages.

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Quant à Raïkkonen il n’a pas eu plus de chance. Remonté de la 19e à la 6e place, il a été victime, comme l’on se retrouve, d’un nouvel accrochage avec son compatriote Vallteri Bottas. Mais cette fois, ils avaient intervertis leurs rôles ! Résultante du KO des Ferrari : les dix premières places furent partagées au plan des moteurs entre Mercedes (7, dont le podium entièrement) et Renault (3, malgré l’absence, encore, de cette fameuse nouvelle version que l’on nous fait languir).

hnosrodriguez2.jpgHERMANOS RODRIGUEZ.- Le circuit de Mexico porte le nom des frères Ricardo et Pedro Rodriguez, les deux pilotes mexicains les plus fameux de l’histoire de la course. Leur saga avait débuté au Mans à la fin des années 1950. L’engagement de Ricardo ayant été refusé pour cause de trop jeune âge (il avait 17 ans) Pedro y débuta en équipe avec le Français José Behra (frère de Jean) avant de constituer avec son frère un des équipages les plus populaires des 24 Heures à cette période. Ricardo fut le premier des deux à accéder à la F1, comme pilote officiel de Ferrari en 1962. Mais c’est au volant d’une Lotus qu’il trouva la mort la même année sur le circuit qui porte aujourd’hui son nom. Pedro ne fut fameux qu’une dizaine d’années après lui, notamment pour avoir été un des plus formidables pilotes des fabuleuses Porsche 917 en endurance. Il trouva la mort sur le Norisring en 1971 sur une Ferrari 512 d’emprunt dans une course secondaire.

SergioPerez 2015.jpgSergio Perez est aujourd’hui leur successeur dans le cœur des Mexicains. Mais, quelle que soit la qualité de sa Force India, il n’a pas la chance de disposer d’une F1 de pointe capable de rivaliser avec les Mercedes ou les Ferrari.

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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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