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F1 2015 : Le billet de Johnny Rives – Abu Dhabi 19

par | Déc 1, 2015 | 10 commentaires

LES « FONDAMENTAUX » REMIS EN QUESTION ?

La hiérarchie des équipes de F1 pour 2015 ne saurait être plus claire. Surprise… et désolation, elle nous est fournie par le championnat des pilotes. Paradoxe ? Hélas… Aux dix premières places de ce championnat on relève en effet dans l’ordre deux Mercedes, puis successivement deux Ferrari, deux Williams, deux Red Bull et enfin deux Force India. Un peu décevant pour un championnat dit « des conducteurs »…

                                                                     Johnny RIVES.

…Ce bilan confirme ce que l’on savait déjà : un pilote ne peut exprimer son talent que proportionnellement aux possibilités de la F1 dont il dispose. Le règlement des Grands Prix pourrait-il être aménagé pour qu’il n’en soit plus ainsi ? On en doute. En cause, l’Accord Concorde qui prévoit une quasi unanimité pour tout changement fondamental. Ce qui ouvre très largement la porte à l’immobilisme tout en condamnant celle – pourtant nécessaire – de la remise en question des « fondamentaux », comme l’on dit en langage sportif.

HAMILTON EN ECLIPSE PARTIELLE.

Les pilotes parlons-en quand même puisque, qu’on le veuille ou non, à l’origine de l’intérêt de toute compétition se trouve toujours l’homme. En ce domaine, aussi éclatant que fut son parcours, Lewis Hamilton a réussi à donner à son troisième triomphe mondial une amertume inattendue et décevante. Où est passé le jeune homme si fier d’avoir égalé son idole Ayrton Senna ? Au moment où Nico Rosberg achevait avec un joli panache une saison lui ayant été jusque là défavorable, l’attitude d’Hamilton a dérouté. A-t-il mesuré soudain la relativité de ses succès avec des problèmes autrement plus importants que sa propre personne ? Ou bien était-il en proie à des tourments d’ordre personnel et privé ? Profitons de cette éclipse inattendue de son étoile pour n’en remercier que plus son équipier (?) Nico Rosberg pour les généreux efforts dont il a gratifié son équipe… et le public !

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JR R8 GordiniCHARMANT GROSJEAN.

A l’opposé de la mauvaise humeur d’Hamilton, on retiendra les jolis sourires dénués de toute forfanterie de Romain Grosjean. Il a vécu à Abu Dhabi un ultime Grand Prix avec l’équipe à laquelle il était fidèle depuis ses débuts en F1 (2009). Romain a partagé cette émotion avec humilité et élégance, sans se laisser dominer par elle. Ce qui lui a permis, une fois encore, de se hisser dans les points au terme d’un effort constant et probant. Pas de doute, il a les mêmes vertus que le bon vin qu’en bon cuisinier il sait apprécier. Le Grosjean de 2015 n’a plus rien à voir avec l’imprévisible pilote de 2012. On espère qu’il trouvera chez Haas en 2016 la Ferrari « B » qu’il mériterait.

PEREZ LA PÊCHE !

Si l’ultime Grand Prix du championnat 2015 a permis à plusieurs pilotes de redorer leur blason (Rosberg bien sûr, mais aussi Raïkkonen ou encore Ricciardo) on décernera une mention spéciale au Mexicain Sergio Perez. Il y a longtemps que l’on connaît son étonnante faculté à épargner ses pneus mieux que ses adversaires. Mais il n’y a pas que ça pour prôner en sa faveur. Perez n’a rien perdu de la pointe de vitesse qui avait séduit Ron Dennis au point de l’engager chez McLaren. On l’a constaté en Russie (3e), au Texas (5e), au Mexique (8e) et enfin à Abu Dhabi (5e). Ce qui en fin de compte le place au championnat devant son équipier Nico Hulkenberg, qui n’est pourtant pas n’importe qui.

VIVE MAX !

Un dernier mot pour tirer le coup de chapeau qu’il mérite à Max Verstapen. Sans le moindre complexe (sauf de supériorité, peut-être…) celui-ci a réussi une première saison pleinement prometteuse en F1 au volant d’une Toro Rosso qui a des qualités certes, mais est loin de rivaliser par exemple avec les Red Bull à moteur égal. A Abu Dhabi le benjamin de la F1 s’est distingué du haut de ses 18 ans en cumulant quelques pénalités tout au long d’un parcours débridé. Ces pénalités confirment que Max n’hésite pas à bousculer l’ordre établi pour se faire une place au soleil. Bousculer l‘ordre établi ? C’est bien le caractère qui manque le plus dans cette activité passionnelle. Encore un paradoxe…

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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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