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Attention au train au centre de l’anneau de Montlhéry !

par | Oct 12, 2019 | 3 commentaires

La chronique de Patrice Vatan du 12/10/2019

José Rosinski pestait il y a tout juste 50 ans sur une page complète dans « Champion » contre l’accès au circuit, inqualifiable et les structures de course et d’accueil, totalement anachroniques.

Le fin José se rendait en ce dimanche d’octobre gris aux 1000 km de Paris – d’anthologie – que nous ressusciterons bientôt. ll déplorait que l’autodrome fût davantage un musée qu’une piste moderne. État de fait qui lui conférera au long du demi-siècle écoulé une inestimable valeur patrimoniale qui fait gravement défaut à ses homologues, Magny-Cours, Le Mans, Nogaro et consorts, défigurés par la morsure sécuritaire, dénaturés, enflés par le pognon.

Montlhéry est resté Montlhéry depuis 80 ans, depuis qu’il est sorti de la terre d’un antédiluvien plateau de St-Eutrope couvert d’une forêt presque primaire.
Même l’ajout du bâtiment 1924, élégante structure épousant la rotondité de l’anneau ne l’a pas entamé.

Quelle ne fut pas notre surprise d’y découvrir, en marge de l’US Motor Show, l’autre samedi, nous aventurant dans ce qui avait toujours été une forêt ceinte par la courbe ouest de l’anneau, tout un lacis de pistes, de voies, de routes, de signalisations routières, et même un faux passage à niveau rassemblés en un ville fictive, Teqmoville.
C’est donc ça, ce centre d’essais assez secret dont on parlait à mots couverts, destiné à tester la mobilité autonome !

Loin de l’agitation, là-bas, sur la ligne des stands, un silence total régnait, troublé par des corbeaux en bisbille quelque part sur les rares arbres épargnés par les bulls. Réaction de colère face à cette verrue, ce saccage de la forêt indissociable du caractère naturel et sauvage de l’Autodrome.
Puis la raison s’imposa. Cette évolution n’est pas une verrue. Invisible, Teqmoville constitue le prix à payer pour que Montlhéry reste Montlhéry.

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Et l’UTAC CERAM a poussé l’élégance jusqu’à peindre les cinq plus belles lettres de notre alphabet : M A T R A sur un stand. Allons… Les 1000 km de Paris, c’est le 12 octobre 1969. Pourvu qu’il fasse beau…

Monthléry
Matra @ Patrice Vatan
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About Patrice Vatan
Je suis né à l’automobile entre les jambes de mon père. Mêlés à la poussière soufflée sur la piste de Ain Diab par le vent du large, ce sont des souvenirs quasi post-utérins qui remontent, flashes rouges émis par les Ferrari, les seules auto dont je me souvienne lors du Grand Prix du Maroc 1957, hors championnat mais nullement sans saveur. Vision au ras du sol, comme filmée par Walt Disney lorsqu’il s’adresse aux enfants. Huit ans plus tard une jambe cassée m’envoyait au lit et je dois à la couverture du Sport-Auto de juin 1965 – Jean Guichet sautant dans sa Ferrari 275 P -, que m’avait offert une voisine pour me distraire, ma première vraie émotion automobile à l’état conscient.
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