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Angoulëme 2025

Angoulême 2025

par | Oct 15, 2025 | 0 commentaires

Circuit des Remparts : ces moments-là… !

Il y a avant tout les chiffres qui forment pour les organisateurs de choc, Jean-Marc Laffont et Michel Loreille une enviée carte de visite, 11000 spectateurs payants le dimanche, 5000 pour le concours d’élégance, des concurrents venus de 18 pays, 300 autos alignées sur les trois rallyes.

Patrice Vatan

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Et surtout ces milliers de familles bras dessus bras dessous montées des quartiers d’Angoulême pour baguenauder en ville, comme si c’était la première fois qu’une course automobile s’y déroulait.

Une cité et son maire, Xavier Bonnefont, qui font corps avec leur Circuit des Remparts, des commerçants jouant le jeu quoique je n’aie pas vu de pompe funèbre proposant des cercueils groupe 4.

Angoulëme 2025
Une cité et son maire, Xavier Bonnefont, qui font corps avec leur Circuit des Remparts © Patrice Vatan

C’est pas la première, c’est la 53ème édition. Mon aïeul Marcel Contet inaugura la première en 1939 sur sa Delahaye 135, son lointain descendant fut aperçu à la dernière, dûment interpellé, alors qu’il passait telle une ombre devant la cabine des speakers, par Igor Biétry qui livrait en flatteuse pâture publique un nom dont hélas la notoriété vacille sur les bases floues du pass bidouillé, du brassard Letraset mais bref.

Il y a aussi et surtout ces moments-là… ! Pré-grille du plateau Jean-Pierre Beltoise.

Depuis les MG, Ford Escort, AC Cobra, Ford Mustang au ralenti montent des vroom vroom, bloom bloom bloom, rooum rooum que mon imagination inscrit en capitales grasses au-dessus de leurs toits.

Grondements sourds ou plus ténus, battant chacun au rythme d’une configuration mécanique spécifique, qui se dissolvent par capillarité dans la terre meuble.

Une telle séquence prélude en 2025 à la gentille démonstration, au roulage dominical qui est la norme sur les manifestations historiques françaises.

Non, là ils vont COURIR. Depuis l’arrêt du Grand Prix de Pau, les Remparts demeure l’unique course de vitesse urbaine en France.

Deux hommes se hisseront hors de la mêlée, Damien Kohler sur sa Diva et Olivier Muytjens qui lui livrera un combat héroïque sur une splendide mais encombrante Cobra Daytona.

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Mon aïeul Marcel Contet inaugura la première en 1939 sur sa Delahaye 135

Il y a ces moments-là… ! Privé de frein à la terrifiante épingle du Marronnier alors que son Austin Metro 6 R4 y plonge à près de 180, Martin Overington se voit déjà comme Clay Regazzoni à Long Beach. Il jette son auto en travers, advienne que pourra.

La Sorcière aux dents vertes étant occupée en Ukraine, il raconte son aventure aux speakers, faisant rimer pas mort avec pas encore.

Dernier plateau. Les cœurs s’alourdissent à l’unisson de deux gros cumulo-nimbus qui stationnent au-dessus de la tribune Foch où fleurissent les premiers parapluies.

En vedette, Eric Hélary, ancien vainqueur du Mans, fait figure d’épouvantail sur une redoutable Ford Escort. Lui donne la réplique sur une agile Alpine A 110 le jeune Jean-François Besson, chouchou du public.

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En vedette, Eric Hélary, ancien vainqueur du Mans © Patrice Vatan

La course est lancée, terrible. Les téléobjectifs donnent sur les écrans géants l’impression de scarabées se disputant la première place sur une gouttière. La prestation de Besson renvoie à celle livrée par Eric Comas il y a quelques années. Englué, Eric Hélary ne termine que troisième, derrière sur Porsche 911 RS un Jean-Jacques Renaut dont le nom sonne comme de vieux souvenirs de la rue de Lille.

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Les téléobjectifs donnent sur les écrans géants l’impression de scarabées © Patrice Vatan

Scotchés eux aussi au spectacle, les cumulo-nimbus décident d’attendre un peu avant d’arroser plus loin, bouche bée à l’instar de Madame qui ouvre cette note.

Du bonheur sans entrave, voilà le sentiment qui résume ces moments-là… !

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About Patrice Vatan
Je suis né à l’automobile entre les jambes de mon père. Mêlés à la poussière soufflée sur la piste de Ain Diab par le vent du large, ce sont des souvenirs quasi post-utérins qui remontent, flashes rouges émis par les Ferrari, les seules auto dont je me souvienne lors du Grand Prix du Maroc 1957, hors championnat mais nullement sans saveur. Vision au ras du sol, comme filmée par Walt Disney lorsqu’il s’adresse aux enfants. Huit ans plus tard une jambe cassée m’envoyait au lit et je dois à la couverture du Sport-Auto de juin 1965 – Jean Guichet sautant dans sa Ferrari 275 P -, que m’avait offert une voisine pour me distraire, ma première vraie émotion automobile à l’état conscient.
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