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F1 2015 : Le billet de Johnny Rives – Chine 3

par | Avr 14, 2015 | 8 commentaires

TROP DE LOGIQUE ENLÈVE TROP D’INCERTITUDE

Lewis Hamilton a logiquement triomphé dans le Grand Prix de Chine. En l’occurrence cet adverbe « logiquement » qui, le plus souvent, apparaît comme un bienfait en compétition sportive, devient ici une circonstance aggravante dans la situation que connaît la F1. Logiquement ? On ira même jusqu’à écrire TROP logiquement. Parce que les Mercedes dominent la situation. Et parce qu’au sein de l’équipe allemande Hamilton domine régulièrement Rosberg depuis le début de la saison, tant en qualification qu’en course.

Johnny RIVES.

 

johnny rives,classic courses,f1,grand prix de chine 2015,f1 chine,lewis hamiltonEn Chine, si l’on en croit Rosberg, entre les deux pilotes de Mercedes tout s’est joué sur les 4 centièmes de seconde les ayant départagés en qualif. Puisque 2e sur la grille de départ, Rosberg s’est retrouvé « logiquement » 2e dans le premier virage, et dès lors « logiquement » 2e au terme de la course. La mauvaise humeur qu’il a exprimée à l’endroit d’Hamilton peut se comprendre. Car, selon lui, Lewis retenait excessivement son allure pour le maintenir volontairement à portée d’un éventuel assaut de Vettel. N’empêche qu’elle est  mal venue pour sa propre image. Le gendre idéal auquel faisait penser sa gentille frimousse ne serait-il pas en train de s’aigrir ? Il n’y a guère que les esprits chagrins qui y trouveront matière à espoir. En misant sur possible (mais illusoire) guerre fratricide entres les deux hommes – ah ! s’écrient les nostalgiques, si nous pouvions revivre un duel aussi intense qu’entre Senna et Prost… Espérance illusoire car Mercedes mettra tout en œuvre pour qu’elle n’ait pas lieu. En tout cas tant que les Ferrari seront tenues à distance respectueuse par les flèches d’argent.

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Il ressort au Grand Prix de Chine qu’en ce début de saison 2015 la hiérarchie est claire. Trop claire. En tout cas pour l’avant-garde. Mercedes précède Ferrari. Laquelle précède Williams. Laquelle précède « le vil peuple » – pour reprendre une image humoristique à laquelle Olivier Mesnard a recours dans l’émission télévisée L’Equipe du Soir. Le vil peuple ? On a du mal à départager les protagonistes du gros peloton depuis que Sauber a fini premier des « sans grade » en Australie, position conquise par Toro Rosso en Malaisie et enfin par Lotus en Chine. A ces quatre équipes on ajoutera tout de même Red Bull, mais ni Force India, ni McLaren qui sont plus en retrait.

johnny rives,classic courses,f1,grand prix de chine 2015,f1 chine,lewis hamiltonEn Chine, Lotus a donc émergé de ce peloton, ou plus précisément Romain Grosjean – cocorico ! Notre unique représentant en F1 a très proprement tiré son épingle du jeu en décrochant une 7e place qu’il a occupée dès les premiers instants et que nul autre que lui ne méritait. D’ailleurs personne n’a été capable de la lui contester. Même pas Max Verstappen, et encore moins Maldonado sur l’autre Lotus. Cela n’a pas empêché Verstappen  d’être auteur d’une prestation de qualité en se montrant, malgré son âge bien tendre de 17 ans, le plus performant et le plus constant dans le contingent des moteurs Renault. Des moteurs très loin de confirmer les progrès que l’on avait cru entrevoir en Malaisie. Un Verstappen à qui l’on décernera le titre peu enviable de plus malchanceux de la course – ayant été, arrivée en vue, trahi par son moteur et privé des 4 points qu’il méritait.

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johnny rives,classic courses,f1,grand prix de chine 2015,f1 chine,lewis hamiltonA part Verstappen qui aurait pu inquiéter Grosjean pour sa 7eplace ? Ricciardo ? Peut-être mais l’Australien a gâché ses chances en loupant complètement sa procédure de départ – c’est son écurie qui le précise. Reste Maldonado. Mais le Vénézuélien a clairement montré ses limites au cours de ce Grand Prix en multipliant les erreurs et les mauvais choix. Notamment en ayant recours aux pires moyens de dissuasion en fin de course pour tenter de résister aux pourtant bien faibles McLaren-Honda. Ce qui, paradoxe du jugement des commissaires « sportifs », a fini par coûter une admonestation au pauvre Jenson Button. Lequel reste quoiqu’il en soit à nos yeux un tout autre gentleman que Maldonado.

Maintenant tournons-nous vers le prochain Grand Prix de Bahrein. La chaleur régnant habituellement sur ce territoire apportera-t-elle le piment que nous avait servi le G.P. de Malaisie ? On laissera aux superstitieux le soin de recourir à tous les sortilèges possibles pour que ce soit le cas.

Illustrations @DR
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About Johnny Rives
« Lorsque j’ai été appelé sous les drapeaux, à 21 ans, j’avais déjà une petite expérience journalistique. Un an et demi plus tôt j’avais commencé à signer mes premiers « papiers » dans le quotidien varois « République », à Toulon. J’ai envoyé le dernier d’entre eux (paru le 4 janvier 1958) à Pierre About, rédacteur en chef à L’Equipe. Il m’a fait la grâce de me répondre après quoi nous avons correspondu tout au long de mes 28 mois d’armée. Quand je revins d’Algérie, très marqué psychologiquement, il voulut me rencontrer et me fixa rendez-vous au G.P. deMonaco 1960. Là il me demanda de prendre quelques notes sur la course pendant qu’il parlait au micro de Radio Monte-Carlo. J’ignorais que c’était mon examen d’entrée. Mais ce fut le cas et je fus reçu ! Je suis resté à L’Equipe pendant près de 38 ans. J’ai patienté jusqu’en 1978 avant de devenir envoyé spécial sur TOUS les Grands prix – mon premier avait été le G.P. de France 1964 (me semble-t-il bien). J’ai commencé à en suivre beaucoup à partir de 1972. Et tous, donc, dès aout 1978. Jusqu’à décembre 1996, quand les plus jeunes autour de moi m’ont fait comprendre qu’ils avaient hâte de prendre ma place. C’est la vie ! Je ne regrette rien, évidemment. J’ai eu des relations privilégiées avec des tas de gens fascinants. Essentiellement des pilotes. J’ai été extrêmement proche avec beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire intime. J’ai même pu goûter au pilotage, qui était mon rêve d’enfance, ce qui m’a permis de m’assurer que j’étais plus à mon aise devant le clavier d’une machine à écrire qu’au volant d’une voiture de compétition ! Je suis conscient d’avoir eu une vie privilégiée, comme peu ont la chance d’en connaître. Ma chance ne m’a pas quitté, maintenant que je suis d’un âge avancé, puisque j’ai toujours le bonheur d’écrire sur ce qui fut ma passion professionnelle. Merci, entre autres, à Classic Courses. »
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